Avec une expérience de 10 ans en tant que psychologue, Émilie Delépine se distingue par sa spécialisation dans le handicap tout au long de la vie, de l'enfance à la personne âgée. Elle détient un Master 2 en psychologie cognitivo-développementale ainsi qu'un DIU en psychopathologie de la personne âgée. Son expertise s'étend dans l'intervention auprès d'adultes, notamment dans les Foyers d'Accueil Médicalisés (FAM), pour les cas de Trouble du Spectre de l'Autisme (TSA) modéré à sévère avec troubles du comportement.



Certifiée comme formatrice pour adultes en entreprise, Émilie élargit son champ d'action pour transmettre son savoir et son expérience dans un contexte professionnel. Dans cette nouvelle phase de sa carrière, elle partage son temps en assumant un rôle de psychologue à 50% en Institut Médico-Éducatif (IME) et à 30% comme psychologue référent TSA au sein de l'équipe mobile de l'association.



Son approche, fondée sur une connaissance approfondie et une expérience concrète, fait d'Émilie une ressource inestimable dans la formation et le soutien des individus et des équipes confrontés aux défis liés au TSA et à d'autres handicaps.

Emilie Delépine

Si mettre en place un plan thérapeutique s’avère souvent complexe, cette tâche peut devenir un véritable challenge lorsque l’accompagnant fait face à un adulte diagnostiqué avec un trouble du spectre autistique, ou TSA. En particulier, le manque de connaissances et d’outils mis à disposition des professions de santé expliquent ces difficultés.
Comment, alors, assurer un bon suivi sans que les thérapeutes, ou les patients, aient la sensation de ne pas avancer ? Que vous soyez psychologue, psychiatre, psychomotricien, orthophoniste ou encore auxiliaire de vie, vous devrez probablement accompagner des adultes qui présentent des difficultés dans les interactions sociales – entre autres.
Chez Ideereka, nous conseillons d’utiliser 2 types d’outils pour accompagner un adulte avec TSA : les outils d’évaluation psychométrique et la création d’un programme psychoéducatif personnalisé. Pourquoi sont-ils si importants ? Comment les mettre en place ? Pour en savoir plus, suivez notre guide !

Cesse-t-on d’être autiste une fois à l’âge adulte&nbsp;? Bien sûr que non&nbsp;! Car le trouble du spectre autistique, ou TSA, est un trouble neuro-développemental. Autrement dit, ce mode de fonctionnement cérébral ne peut être changé ou «&nbsp;guéri&nbsp;». Nous pouvons, en revanche, accompagner les personnes autistes dans la vie quotidienne, dans leurs relations sociales et, finalement, dans leur épanouissement. C’est d’ailleurs la raison d’être de nombreux professionnels de santé et établissements spécialisés dans l’autisme. Toutefois, ces derniers interviennent surtout auprès des enfants. Ainsi, face à des adultes, ils se retrouvent souvent bien démunis. Aussi les adultes diagnostiqués avec un TSA se confrontent-ils à un manque criant de suivi. En tant qu’aidant professionnel, vous hésitez à vous spécialiser dans l’accompagnement des adultes autistes&nbsp;? Ce pourrait être une excellente idée&nbsp;! Pourquoi ? Quelles sont les spécificités par rapport à l’accompagnement d’enfants&nbsp;? Ideereka vous dévoile tous ses secrets&nbsp;!



<h2 class="wp-block-heading">Que deviennent les personnes autistes à l’âge adulte&nbsp;?</h2>



<h3 class="wp-block-heading">Des difficultés qui persistent mais des aides qui font défaut</h3>



Une fois parvenus à l’âge adulte, les personnes autistes semblent subitement disparaître dans la nature. En témoignent le faible nombre d’établissements médico-sociaux ou d’aidants spécialisés (psychologue, psychiatre ou autre) dans leur accompagnement, ainsi que le faible nombre d’études scientifiques qui portent sur des adultes.



Pourtant, les difficultés rencontrées (notamment dans les interactions sociales) persistent tout au long de leur vie&nbsp;!



C’est pourquoi un mauvais suivi dans les différentes épreuves de la vie peut avoir de nombreuses répercussions.



En effet, dès l’adolescence, les situations sociales deviennent plus complexes. Se faire des ami·e·s est plus difficile qu’à l’école primaire. De plus, il leur faut répondre aux exigences de plus en plus sévères du corps enseignant, avant de trouver un travail.



Or, qui dit travail dit nécessité d’avoir de bonnes habiletés sociales&nbsp;: entretien d’embauche, négociation de salaire, bonne compréhension des consignes écrites comme orales… S’il est relativement aisé, pour une personne neurotypique, d’évoluer dans cet univers, cela est bien plus difficile pour une personne avec TSA&nbsp;!



<h3 class="wp-block-heading">Les conséquences de ces difficultés et d’un mauvais accompagnement</h3>



Tout ceci peut avoir plusieurs répercussions, dont&nbsp;:



<ul>
<li>une difficulté à trouver un emploi et à le conserver&nbsp;;</li>



<li>l’apparition d’un trouble anxieux généralisé&nbsp;;</li>



<li>des troubles du sommeil&nbsp;;</li>



<li>une dépression ou un burn-out dans le pire des cas.</li>
</ul>



(Image d’une personne anxieuse ou en dépression&nbsp;?)



En effet, devoir sans cesse décortiquer les discours neurotypiques, remplis de sous-entendus, est déjà un travail à temps plein en soi&nbsp;! Devoir s’adapter à un environnement bruyant, lumineux, bref, agressif, n’est pas non plus de tout repos pour une personne hypersensible.



Finalement de nouveaux challenges sèment le chemin de vie d’une personne avec un TSA. Raison pour laquelle offrir un accompagnement des adultes autistes, et pas seulement des enfants, est essentiel&nbsp;!



<h3 class="wp-block-heading">Des obstacles divers et évolutifs</h3>



Bien sûr, le TSA est un large spectre&nbsp;: les difficultés rencontrées seront donc variables d’un individu à l’autre et pourront évoluer dans le temps.



Par exemple, une personne autiste non-verbale pourrait avoir des difficultés à se faire comprendre par les autres.



Au contraire, une personne sans déficience intellectuelle pourrait chercher à camoufler ses troubles. Ce «&nbsp;masque social&nbsp;» entraîne alors une sur-adaptation qui lui demande d’exploiter toute son énergie.



<h3 class="wp-block-heading">Une difficulté à identifier et exprimer ses propres besoins</h3>



Par ailleurs, les personnes autistes ont parfois bien du mal à décrire leurs difficultés, tout comme leurs ressentis et émotions.



De plus, les<a href="https://www.ideereka.com/article/particularites-prise-en-charge-de-la-douleur-autisme/" target="_blank" rel="noreferrer noopener"> douleurs somatiques</a> liées à l’anxiété ne seront pas toujours les mêmes que celles observées chez la personne non-autiste&nbsp;!



Enfin, certaines manifestations de la dépression peuvent ressembler à certains comportements autistiques (tels que les troubles de l’alimentation, du sommeil ou le retrait social).



Tout ceci peut gêner le bon diagnostic des troubles psychiatriques comme des maladies physiques et, donc, leur bon accompagnement sur ces aspects.



Heureusement, des solutions existent&nbsp;!



<h2 class="wp-block-heading">Pourquoi l’accompagnement des adultes autistes est-il nécessaire&nbsp;?</h2>



Il n’est jamais trop tard pour apprendre. Bien au contraire&nbsp;: en fonction des situations de la vie, des personnes rencontrées, des expériences vécues, tout être humain apprend et évolue.



Ainsi, si l’enfance reste une période essentielle pour les apprentissages, le cerveau ne cesse jamais de s’adapter – et heureusement&nbsp;!



C’est ce qu’on appelle la plasticité cérébrale.



Imaginez si nous ne pouvions plus rien apprendre une fois l’âge adulte atteint&nbsp;: aucun·e d’entre nous n’aurait sans doute été capable de faire des études ou d’acquérir de nouvelles aptitudes pour un métier spécifique.



C’est pourquoi l’accompagnement des adultes avec TSA est possible&nbsp;: il est même essentiel.



Prenons 3 cas de figure.



<ol type="1">
<li>Anna a 22 ans. Depuis son enfance, ses parents se montrent très protecteurs. Aujourd’hui, elle vit encore dans la maison familiale et elle ne rêve que d’une chose&nbsp;: faire de nouvelles rencontres et créer de nouvelles amitiés.</li>
</ol>



Toutefois, son entourage ne pense pas qu’elle soit capable de s’en sortir dans ces relations sociales complexes. C’est la raison pour laquelle ses parents l’accompagnent encore à certains de ses rendez-vous.



En effet, ils ont le souvenir de cette enfant qui ne pouvait dire un mot&nbsp;: ils sont inquiets pour elle et craignent de la laisser seule, livrée à soi-même.



Frustrée, Anna commence à perdre confiance en elle et en ses capacités.



<ul>
<li>Adama a 30 ans. Il ne parle que peu, voire pas du tout, et consacre ses journées à sa passion&nbsp;: l’histoire de la première dynastie de l’Égypte antique. Cet intérêt spécifique le ressource et l’apaise. D’ailleurs, il est tellement absorbé qu’il ne voit plus l’heure défiler&nbsp;! Il oublie de déjeuner et loupe son rendez-vous chez le dentiste.</li>



<li>Hiro a 30 ans. Il a toujours été bon élève, quoiqu’un peu timide. Malgré des mois passés sans emploi, il a fini par trouver un petit travail assez bien rémunéré.</li>
</ul>



Mais il est anxieux&nbsp;: il ne voudrait pas faire mauvaise figure. Son entourage lui a appris toute sa vie à cacher ses difficultés (au niveau des <a href="https://www.ideereka.com/article/autisme-particularites-sensorielles-reconnaitre-et-apporter-les-bonnes-reponses/" target="_blank" rel="noreferrer noopener">spécificités sensorielles</a> comme des troubles de la communication), à ne pas avoir de comportements restreints et répétitifs en public, à refouler son anxiété sociale.



Toutefois, ces exigences se révèlent bien trop élevées&nbsp;: un jour, il craque et doit se mettre en arrêt maladie.



Ainsi, ces 3 personnes avec un TSA présentent des besoins et des difficultés très différents.



Un suivi individualisé leur permettrait alors d’atteindre un plus haut degré d’autonomie et de bien-être.



<figure class="wp-block-image size-large highlight force-column-right"><img src="https://api.ideereka.com/wp-content/uploads/adulte-heureux-1024x683.jpg" alt="adulte heureux" class="wp-image-938"/><figcaption class="wp-element-caption">Crédits : Pexels</figcaption></figure>



Mais hors de question d’y aller à l’aveuglette&nbsp;! Bien au contraire.



<h2 class="wp-block-heading">Comment définir un accompagnement thérapeutique efficace dans le cadre des TSA&nbsp;?</h2>



Pour un accompagnement efficace, mieux vaut y aller étape par étape.



<h3 class="wp-block-heading">Étape 1&nbsp;: L’évaluation psychométrique</h3>



L’évaluation psychométrique permet de&nbsp;:



<ul>
<li>évaluer les compétences d’une personne à un âge donné&nbsp;;</li>



<li>identifier ses points forts comme ses points faibles&nbsp;;</li>



<li>déterminer ses capacités d’évolution et ses sources de motivation.</li>



<li>déterminer un «&nbsp;état de base&nbsp;de son fonctionnement&nbsp;»&nbsp;à un moment donné&nbsp;;</li>



<li>mieux cerner son évolution dans le temps.</li>
</ul>



Et ce, quel ce soit le domaine de la vie considéré&nbsp;: la communication, l’autonomie au quotidien (repas, habillement, toilette), etc.



Cette évaluation permet ainsi de bien comprendre le fonctionnement de chaque patient·e. Ses conclusions servent alors à définir un programme thérapeutique individualisé.



<h3 class="wp-block-heading">Étape 2&nbsp;: La définition des objectifs du programme thérapeutique</h3>



En concertation avec votre patient·e et son entourage proche, définissez des objectifs précis et concrets à atteindre.



Puis décomposez ces derniers en plusieurs étapes&nbsp;: ceci vous permettra d’y voir plus clair, autant pour vous que pour votre patient·e.



<figure class="wp-block-image size-large"><img src="https://api.ideereka.com/wp-content/uploads/objectifs-1024x683.jpg" alt="" class="wp-image-939"/><figcaption class="wp-element-caption">Image de Pexels</figcaption></figure>



Ce peut être, dans un premier temps, savoir laver son linge de manière autonome ou aller acheter une baguette de pain. Une fois ces tâches maîtrisées, vous pourrez passer à des choses plus complexes, comme fixer un rendez-vous par téléphone, organiser un voyage ou apprendre à négocier.



Dans tous les cas, nous recommandons de toujours vous assurer de répondre aux attentes et aux besoins de l’adulte. Et ce, tout en prenant en compte ses compétences déjà acquises, ses capacités et ses difficultés.



<h3 class="wp-block-heading">Étape 3&nbsp;: La définition du programme psychoéducatif personnalisé</h3>



Selon les objectifs poursuivis, un programme thérapeutique précis pourra alors être établi.



Ce dernier permettra d’anticiper le nombre de séances nécessaires, mais aussi les différentes approches thérapeutiques à suivre. C’est une sorte de «&nbsp;guide&nbsp;» pour favoriser un apprentissage rapide ET efficace, avec un suivi progressif et une évaluation des progrès effectués séance après séance.



De cette manière, plus de risque de «&nbsp;perdre du temps&nbsp;» ou de s’épuiser&nbsp;!



De plus, cultiver la confiance en soi des personnes autistes est la clé d’un bon épanouissement.



Pour y parvenir, s’appuyer sur leurs intérêts spécifiques est une excellente idée, mais pas la seule.



Ainsi, n’oubliez pas de vous appuyer sur les forces de la personne qui vous fait face&nbsp;! Comme sa ténacité, sa motivation ou son envie.



<h2 class="wp-block-heading">Élargir son champ d’intervention aux adultes avec TSA&nbsp;: c’est possible&nbsp;?</h2>



Toutefois, le peu d’études et d’outils mis en place pour l’accompagnement des adultes avec TSA rend le travail auprès de ce public souvent flou.



Les professionnels rapportent ainsi ne pas savoir comment travailler, quels objectifs proposer, par où commencer.



Vous êtes orthophoniste, psychomotricien·ne, psychiatre, psychologue ou encore auxiliaire de vie et vous vous retrouvez dans cette description&nbsp;?



Vous aimeriez élargir votre domaine d’intervention aux adultes autistes, mais ne savez pas par où commencer&nbsp;?



Rassurez-vous&nbsp;: beaucoup de vos questions trouveront leurs réponses dans les résultats des évaluations psychométriques&nbsp;!



Toutefois, si ce type d’évaluations sont déjà peu nombreux pour les adultes neurotypiques, les tests adaptés aux TSA sont encore plus rares – et peu connus.



Or, la méthodologie à mettre en œuvre est loin d’être la même que dans le cas d’enfants autistes ou d’adultes neurotypiques&nbsp;! Ceci s’explique par les difficultés spécifiques rencontrées par les adultes autistes.



C’est justement de cela dont nous discuterons dans une prochaine formation, créée en collaboration avec Émilie Delépine, psychologue clinicienne&nbsp;!



Le but d’une telle formation&nbsp;? Apprendre à individualiser la prise en charge des adultes avec TSA, en employant notamment&nbsp;:



<ul>
<li>des outils d’évaluation psychométriques expliqués pour les familles et pour les éducateurs et professionnels paramédicaux ou psychologues ; </li>



<li>des plans d’action personnalisés, qui répondent au plus près aux besoins des personnes sur le spectre autistique.</li>
</ul>



De 7 semaines pour le module évaluation et de 4 semaines pour le module programme psycho-éducatif, cette formation est destinée&nbsp;:



<ul>
<li>à tout professionnel qui souhaite élargir son domaine d’intervention&nbsp;;</li>



<li>mais aussi aux familles soucieuses de mieux comprendre les évaluations que nous pouvons proposer à leur proche.</li>
</ul>



Vous vous sentez prêt·e à relever ce défi&nbsp;? Rendez-vous sur les liens de ces formations pour en savoir plus : <a href="https://www.ideereka.com/formation-payante-continue/evaluer-un-adulte-avec-tsa-methodologie-et-outils">module évaluation</a>, et <a href="https://www.ideereka.com/formation-payante-continue/creer-des-programmes-psycho-educatifs-pour-des-adultes-tsa">module programme psycho-éducatif</a>.

Accompagnement des adultes autistes : quelles sont ses spécificités ?

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Outils pour Accompagner un Adulte avec TSA : guide

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